C’est bientôt la rentrée, mais on a encore la tête en vacances. Pour prolonger l’été tout en progressant dans notre démarche écologique, nous vous proposons un article pour apprendre à voyager autrement.
Au sommaire de cet article :
PETIT DISCLAIMER : Attention, nous tenons à avertir nos lecteurices, cet article n’est pas une apologie de l’écotourisme. Il propose un point de vue moins idyllique de la question et propose de vous armer afin de reconnaître les situations de greenwashing qui y sont souvent associés.
Avant de plonger dans les méandres de l’écotourisme, nous nous devons de déconstruire notre vision du voyage. Depuis plusieurs décennies, nous baignons dans une culture de l’image où le voyage tient une place toute particulière. Il est synonyme d’aventure, de liberté, de jeunesse éternelle … de bonheur en quelque sorte. Dans ce conte de fées, l’objectif est d’enchainer sans fin, les paysages à couper le souffle, au rythme effréné des vols longs courriers avec pour seul compagnon notre grande insouciance. Dans nos imaginaires collectifs, ces couchers de soleil sur fond de Petit Biscuit (par pitié arrêtez ça), s’offrant aux plus téméraires ayant dénichés LA crique sauvage, sont sans conséquences, et quelque part nous les avons bien mérités.
Or, TOUT LE MONDE aujourd’hui est conscient que ce mode de voyage est loin d’être écologiquement responsable. Tout comme pour le reste de nos habitudes issues d’un niveau de confort inégalé, nous allons devoir les modifier. Et ça s’annonce dur. En effet, cela revient à renoncer à découvrir des paysages et des cultures incroyables. Au-delà d’une habitude, ce sont des rêves dont il faut se défaire ainsi qu’une vision globale du futur que l’on avait fantasmé. Néanmoins, cela ne veut pas dire que nous devons remettre au placard toutes nos envies d’ailleurs, bien au contraire.
Dans cet article nous allons voir que l’important est de changer notre point de vue sur notre conception du tourisme. Cela commence en acceptant de ralentir et de payer les acteurs locaux au prix juste. Ces futurs périples probablement plus lents, auront sans doute une autre saveur, un brin plus aventurier !
L’écotourisme (aussi appelé tourisme vert, ou encore tourisme d’aventure) est une forme de tourisme focalisée sur la découverte de la nature locale et se voulant plus respectueux de l’environnement et de ses habitants. Ce concept a émergé il y a une trentaine d’année avec de grandes ambitions et s’est construit en opposition au tourisme de masse. L’objectif initial était triple : éveiller une conscience écologique chez les touristes, préserver les environnements naturels et rémunérer correctement les populations locales.
Pour caricaturer : au lieu de s’entasser par paquet de 600 européens dans un Club Med à Punta Cana où l’on aurait siroté des piña colada à volonté dans une piscine à 28 degrés, l’écotourisme nous propose un charmant séjour dans un petit écolodge (maximum 8 guests) au Costa Rica avec visite d’un parc national et promesse de croiser de la faune sauvage.
Je ne vous apprends rien, les immenses resorts vendant des formules all-inclusive + aquagym le samedi matin ont des effets dévastateurs sur l’environnement. On le sait, le tourisme de masse est une calamité pour la biodiversité [13], une arnaque pour les populations locales [14] et une catastrophe pour les émissions de gaz à effets de serre (GES) qu’il génère [15, 16].
Là où cela se complexifie c’est que la 2ème proposition de séjour est loin d’être parfaitement respectueuse de l’environnement. En effet, l’utilisation du terme écotourisme a légèrement évolué depuis sa définition initiale. Il ne garantit pas du tout le respect des 3 principes précédemment cités.
Tout d’abord, l’écotourisme proposait une refonte du concept en promettant de voyager mieux sans intégrer l’idée qu’il faudrait aussi voyager moins. Ainsi, au lieu de superposer nos 600 européens dans un immeuble à x étages en bord de mer tropicale, il allait falloir les étaler dans x petites structures dont la surface totale prendrait tout autant de place (voire plus). Il faudrait toujours les transporter par avion et les nourrir. Bilan de la révolution touristique : pas de diminution d’émissions de GES, toujours besoin d’autant de ressources alimentaires, toujours autant de déjections produites et à traiter et une augmentation de l’occupation des sols. L’unique point positif potentiel étant que l’on n’aurait pas trop dégradé visuellement le littoral avec une immense construction.
Au-delà de l’aspect « protection de l’environnement », on peut aussi s’interroger sur l’univers promis à travers la vente de voyage d’aventure. On y retrouve tout un champ lexical s’inspirant largement de l’idée d’être le « premier » à explorer un lieu vierge de toute présence humaine (comprendre “humain blanc”) et qui semble être synonyme de dépassement de soi. C’est assez troublant de se rendre compte que le vocabulaire marketing utilisé dans ce contexte, vient s’appuyer sur des réflexes postcoloniaux qu’il serait grand temps d’enterrer définitivement (ou de questionner, à minima) [6].
Bon, maintenant que l’ambiance est bien plombée, qu’est-ce qu’on fait ? On a vu qu’il était important de remettre en question toutes les facettes qui composent notre vision actuelle du tourisme. C’est ce que propose le slow voyage. En considérant le temps comme la première ressource limitante qui vient nous contraindre dans nos choix de voyage et en choisissant de s’en absoudre, il devient possible de continuer d’explorer le globe sans abîmer sa biodiversité [c’est évidemment en faisant l’hypothèse que l’argent n’est pas la première ressource limitante, ce qui est discutable, je vous l’accorde]. Dans la suite de cet article, je vous propose de décrypter ce qui pollue le plus dans un voyage classique et de chercher des solutions slow voyage pour y remédier.
Dans cet article nous allons nous intéresser uniquement aux émissions de GES qui constituent une mesure facilement comparable en termes d’impact global. Néanmoins, gardons en tête que nos actions ont aussi des conséquences sur la biodiversité et les populations humaines locales. L’impact sur la vie qui nous entoure est plus difficilement quantifiable mais reste un paramètre essentiel (on vous en parlait ici).
En se concentrant sur les GES, on distingue 3 postes de dépenses énergétiques majeurs lors d’un voyage : le transport, l’hébergement et l’alimentation.
Peu importe le mode de transport pour lequel vous opterez (sauf si vous vous propulsez à la force de vos mollets, en marchant ou à vélo), le déplacement sera émetteur de GES et donc polluant. L’objectif central est donc de MINIMISER votre impact environnemental, et non pas de l’annuler comme le prétendent tout un tas d’organisme (on vous en parle dans l’article sur l’empreinte carbone et sur le greenwashing).
Si on reste en France (hors outre-mer et corse) le train l’emporte systématiquement sur l’avion en termes d’émission carbone ([3], [4]). Cela est principalement dû au fait que le mix électrique* français provient à 72% du nucléaire et 12% de l’hydraulique (2 modes d’énergie bas carbone) [5]. Donc pas de débat, si on reste en France hexagonale: le train sera toujours plus intéressant que l’avion et la voiture. Il a le mauvais gout d’être souvent plus cher et plus long mais c’est un moindre mal puisqu’il nous permet de continuer à pouvoir voyager sans émettre trop de GES.
En revanche, ça se complique lorsque l’on franchit nos frontières. Comme on vous le répète trop souvent, il n’y a pas une solution unique et simple qui s’appliquerait internationalement. On vous conseille donc de vous lancer dans des recherches minutieuses concernant les pays que vous souhaitez visiter afin de prendre les meilleures décisions.
On vous glisse ici une liste (non exhaustive) de pays européens où l’on est sûrs que le train est plus écoresponsable que l’avion (ne nous remerciez pas) : Suède, Finlande, Norvège, Suisse, Slovénie, Slovaquie, Lettonie, Autriche [8].
Dans la majorité des cas l’avion semble pire que tout autre moyen de transport. Il est donc préférable de l’éviter au maximum. Mais dans quelle mesure le train est-il vraiment gagnant sur la voiture par exemple ? Doit-on dire adieu aux road trips ?
Pour simplifier, ce qu’on peut se dire c’est que les moyens de transports collectifs terrestres sont toujours une meilleure solution aux déplacements solo. On émettra moins de GES en voyageant en bus ou en train que dans sa voiture (même si on est 4). Il vaudrait donc mieux oublier les road-trips en van…
Bon à savoir : Estimer les émissions de CO2 pour chaque moyen de transport n'est pas une mince affaire. Chaque estimation proposée au lecteur est issue d'une ribambelle d'hypothèses et si on en fait tous les mêmes, on ne retombe pas sur les mêmes chiffres.
Après avoir exploré les options possibles dans les airs et sur la terre, on va s’intéresser aux transports maritimes. Difficile de trouver des chiffres sourcés mais d’après nos petits calculs, il semblerait que les trajets réalisés en ferry ou en paquebot soient pires encore que l’avion. On vous décrit en détails comment nous obtenons notre estimation en fin d’article.
Sur différents sites on retrouve ce même ordre de grandeur (que nous ne sommes pas arrivés à vérifier mais qui tombe dans la fourchette de notre estimation) : 267gr eq CO2/km/passager pour les ferries contre 209 gr eq CO2/km/passager pour un vol long-courrier [9,10]. Les croisières sur paquebots et autres traversées en ferry sont donc très polluantes. De plus, il n’y a pas que le CO2 qui pose problème ici puisque le carburant utilisé rejette de grandes quantités de particules fines.
Un nouveau mode de transport maritime est devenu en vogue ces dernières années : les voyages en cargo. Sur ce sujet, les avis divergent. Certains estiment que c’est un transport zéro émission puisque ces porte-containers feront le trajet avec ou sans vous [9]. D’autres, au contraire, pensent qu’il faut effectuer les mêmes types de calculs que pour les autres déplacements. On vous laisse vous faire votre avis sur la question, n’hésitez pas à lire des sources qui sont en désaccord pour affiner votre point de vue.
Ce paragraphe ne va pas ravir les fainéants mais un moyen sûr pour ne pas émettre de GES lors de nos déplacements c’est en utilisant nos jambes. Il est alors possible d’imaginer un itinéraire comprenant des portions uniquement tractées par nos foulées ou nos coups de pédales. De nombreux aventuriers ont déjà expérimenté et raconté leurs périples en France (ici par exemple) et à l’étranger (ici ou ici). Le site un-monde-a-velo.com présente divers témoignages de cyclotouristes ayant sué à travers l’Europe, si vous cherchez de l’inspiration.
Une option pour les moins sportifs (mais ayant le pied marin), c’est le voilier ! Retrouvez un dossier très complet à ce sujet sur le site tourdumondiste.com. On retrouve aussi de nombreuses comparaisons d’émissions de GES pour une traversée de l’Atlantique s’inspirant du voyage réalisé par Greta Thundberg pour assister au sommet sur le climat de l’ONU en 2019 [7].
Globalement toutes les options de déplacements non motorisés (mobilité douce) sont à envisager : trek, vélo, roller, canoë-kayak, voilier, cheval, roulotte, randonnée avec ânes/mules etc.
Une fois la question du transport réglée, on peut se concentrer sur l’hébergement. C’est une étape à ne pas négliger. En effet, il existe de grandes différences entre les différents établissements où vous pouvez passer une nuit, notamment en termes de traitement de eaux, d’occupation des sols, de gestion des déchets, etc.
Il est difficile de vérifier les dires des établissements hôteliers en raison du conflit d’intérêt évident qu’ont ces derniers à nous communiquer des chiffres fiables. On peut alors se référer à différents labels tels que l’Ecolabel Européen ou le Green Globe. Retrouvez un guide détaillé de l’ADEME concernant ces labels internationaux et européens [12].
Il est possible de se diriger vers des lieux de vie qui offriront aussi une rencontre avec des locaux en dormant chez l’habitant (et en le rémunérant correctement svp). N’hésitez pas à consulter ces réseaux d’hospitalité pour trouver votre bonheur.
Cela paraît être la solution la plus propre. Si, et seulement si, on est capable de laisser l’endroit où l’on a dormi, vierge de toutes traces de notre nuit. Donc on pense à ramasser tous nos déchets derrière nous (et même ceux des autres si on en aperçoit). En ce qui concerne les déchets que l’on considère biodégradable (comme des épluchures de légumes) on les ramène aussi avec nous, surtout s’ils ne poussent pas naturellement sur le site que vous visitez (en effet, il y a un risque que l’espèce s’implante et devienne invasive). On choisit des produits de douche et de vaisselle biodégradables et respectueux de l’environnement et on ne gaspille pas l’eau !
Il ne faut pas oublier, non plus, que notre simple présence représente un dérangement pour la faune et la flore locale. Cela peut être tentant d’installer son campement à distance des espaces dédiés (l’enfer, c’est les autres…) mais il faut considérer que cela représentera un dérangement imprévu. L’avantage de rester dans des zones avec d’autres humains c’est que celles-ci sont connues de la faune qui les utilise à leur avantage (soit en les évitant soit en y allant pour se protéger d’autres espèces).
Dernier point et non des moindres : MANGER. Ce poste de dépense énergétique est aussi à considérer avec soin.
Vous êtes venus en voyage pour vous ouvrir l’esprit et cela passe par la découverte de nouvelles saveurs. Rien de tel que de visiter des établissements typiques, proposant des plats conçus à partir de produits locaux. On vous le répète ici (et ici aussi), mais si vous souhaitez limiter votre empreinte carbone il faut à tout prix réduire sa consommation de viande (même en vacances). Optez donc pour des plats végétariens !
On pensera aussi à se renseigner sur les « règles » liées aux pourboires relatifs au pays que l’on parcourt. Elles peuvent grandement changer d’un pays à un autre et vous vous devez d’être respectueux des acteurs locaux. Dans certains pays, les serveurs et autres employés de restauration sont rémunérés essentiellement grâce aux pourboires !
Si vous avez la possibilité de faire vos propres repas, on vous conseille de faire vos courses sur les étals des marchés locaux. C’est l’occasion de découvrir de nouveaux produits, de vivre une expérience au sein de la culture locale mais aussi de choisir des légumes produits localement et de saison. On le sait, limiter le transport de ce qu’on consomme permet de réduire l’empreinte carbone de notre assiette.
Au cours de mes recherches sur ce sujet je suis souvent tombée sur des articles provenant directement d’agences de voyages ou de sites qui regroupent des agences de voyages. Pour vous faire une petite métaphore c’est un peu comme les études sur le réchauffement climatique commanditées par Total, autrement dit : très, très biaisé.
Aujourd’hui c’est terriblement tendance d’être écolo, et donc c’est très rentable de prétendre l’être. En jouant sur la corde sensible des consommateurs, il est assez facile de les convaincre de passer à la caisse en leur faisant croire que c’est pour le bien des [insérer n’importe quelle espèce protégée] sans pour autant agir concrètement pour leur protection.
On se doute bien que les conflits d’intérêts sont importants dans ces entreprises. Entre vous vendre effectivement un séjour écoresponsable qui pollue peu, qui a demandé beaucoup de travail de calcul pour estimer son impact environnemental (et qui a de fortes chances de paraître moins sexy) ou ajouter seulement les quelques mots clés à la mode qui déculpabilisent les voyageurs et les voyagistes, le choix est malheureusement vite fait.
Encore une fois, c’est à la charge du consommateur de s’informer et d’apporter un regard critique sur les offres qui lui sont proposées. On aimerait que ce soit différent, mais c’est comme ça. Il est donc important de vérifier si les voyages écologiques présentés le sont véritablement.
Malheureusement on ne connaît pas de moteur de recherche que vous permettrait de faire aisément le tri. On vous propose donc une petite liste de trucs à vérifier :
Si on vous vend un voyage comme étant éco-responsable et que ne vous donne aucun moyen de le vérifier par vous-même, c’est qu’il y a anguille sous roche. 🚨 Attention, certains apposent des petits logos verts rappelant la nature pour vous faire croire qu’un label a vérifié tout ça. Certains sont vrais et d’autres inventés de toutes pièces. Ils ne seront suffisants que si l’entreprise vous communique sa méthode d’estimation d’impact clairement (en ligne ou par mail).
S’ils communiquent explicitement sur le côté écologique des voyages vendus il y a fort à parier qu’ils sont « engagés » à l’échelle de leur entreprise. Le problème ici c’est que les bons comme les mauvais élèves ont tout intérêt à communiquer là-dessus. À vous de décrypter les engagements qui semblent pertinents de ceux qui sont à côté de la plaque. (par exemple, lisez notre article sur le greenwashing pour aiguiser vos talents de détecteur de gros mensonges).
Si on vous propose des destinations vouées à disparaître (en Antarctique ou ailleurs), FUYEZ. L’argument principal étant que ces endroits n’existeront bientôt plus, n’est pas une raison pour participer à l’extinction précipités de ces derniers. On vous conseille ces deux articles à ce sujet (ici et là).
Éviter les influenceurs qui enchainent les destinations à 100 à l’heure. Optez pour des humains qui voyagent à une allure raisonnée. Vous trouverez pléthores de blog et autres témoignages qui seront bien plus informatifs que des sites de voyages. Il y a des gens qui se lancent dans ce genre d’aventures folles : comme un tour du monde sans avion par exemple (voir le blog et les vidéos de Iznowgood).
Il sera nécessaire de préparer le voyage bien en amont. Adopter une démarche slow voyage n’est pas de tout repos et demande énormément d’anticipation pour ne pas céder à la facilité lorsque vous serez sur place. Au-delà de votre itinéraire, il vous faudra un petit peu de matériel de base pour subvenir à vos besoins essentiels sans venir entacher votre initiative. Voici une liste non exhaustive de choses élémentaires qu’il vous faudrait avoir dans vos valises : gourdes, couverts réutilisables, sacs en tissus … plus d’infos ici.
Particulièrement dans les parcs nationaux, respectez les tracés de circuit, marchez là où les autres ont déjà marché. Les pas des randonneurs ont un impact néfaste sur la flore locale étant trop fréquemment piétinées par des flopées de visiteurs.
Toujours dans l’optique de passer inaperçus et de ne pas impacter l’environnement que l’on visite, on respecte la faune sauvage en l’observant de loin et le plus discrètement possible. De plus, on ne repart avec rien de prélevé sur place. C’est tentant mais on évite à tout prix.
Lorsque vous partez en exploration ou visite de lieux ou de paysages, anticipez la gestion de vos déchets. Vous venez avec de la nourriture emballée, vous rentrez avec vos emballages pour les jeter dans des poubelles adéquates. Le vent, les oiseaux et autres animaux fouillent les poubelles ce qui provoque l’envol des déchets. On emmène donc toujours un sac poubelle avec nous pour éviter de se retrouver embêté. On peut pousser la démarche plus loin, notamment en bivouac et ramenant le papier hygiénique utilisé.
On a tendance à l’oublier mais le bruit est une forme de pollution. Donc on s’astreint à être le plus discret possible, acoustiquement aussi. Ce qui permettra par la même occasion de respecter les autres visiteurs qui sont entrain de suivre un itinéraire semblable au votre mais aussi de respecter les animaux qui vous entourent. La pollution acoustique génère du stress chez de nombreuses espèces et nous ne sommes pas là pour les perturber (sauf dans les cas où il est recommandé d’être bruyant. Par exemple dans certains parcs où vous pourriez vous retrouvez nez à nez avec de grands prédateurs).
Vous êtes venus jusqu’ici pour découvrir une culture et cela passe par la nourriture. En plus de rencontrer de nouveaux plats méconnus et d’éveiller vos papilles, il y a de fortes chances pour que les ingrédients qui constituent ce repas traditionnel soient produits localement et donc avec un impact réduit sur l’environnement. Si vous avez la possibilité de cuisiner vous-même, aller vous approvisionner sur les marchés locaux, en plus d’une immersion totale vous ramènerez dans votre cuisine des produits de la région.
Faites travailler des guides locaux et profitez-en pour en apprendre plus sur l’histoire, la géologie, la biologie des lieux que vous traversez. Choisissez des établissements (hébergements, restaurations, locations de véhicules, excursions, etc) tenus par des habitants de la région que vous visitez, c’est important de rémunérer ces personnes et non des expatriés venus profiter d’un business.
C’est LA ressource limitante et il faut accepter que tout soit plus long et moins immédiat mais c’est ce qui fait la beauté de ce chemin.
Ne divulguez pas les coordonnées d’où vous ne pourrez pas vous empêcher de prendre des photos sublimes et de les poster sur les réseaux. Une initiative sur les réseaux sociaux a émergé, consistant à ne pas localiser les photos que vous postez mais de remplacer la localisation par « I protect Nature ». Ceci préservera l’intégrité du site en évitant d’augmenter sa fréquentation.
Si jamais vous avez la chance de croiser un individu appartement à une espèce menacée, il est recommandé de ne pas poster de photos DU TOUT. Même en désactivant la localisation de vos appareils (qui peuvent être extraites de vos photos pour retrouver l’animal), le décor entourant l’individu peut servir d’indication à des braconniers.
Il y aura des imprévus que vous aurez (quelque part) envisagé et certains qui seront des totales surprises. C’est ce qui fait le sel de ce genre d’aventure. Dans ces situations il faut savoir relativiser et se dire que ça ne remet pas en question l’intégralité de notre démarche. Il y aura aussi probablement des bonnes surprises qui viendront faciliter vos déplacements et peut-être compenser les bêtises que vous n’aviez pas vu venir.
Vous avez désormais toutes les cartes en main pour envisager d’une nouvelle manière vos prochaines vacances !
[1] Définition Le Robert
[2] Wikipédia – ecotourisme
[3] https://bonpote.com/le-match-co2-train-vs-avion/
[4] https://bonpote.com/train-vs-avion-match-retour/
[5] https://www.connaissancedesenergies.org/fiche-pedagogique/mix-energetique-de-la-france
[6] Boukhris, L., & Peyvel, E. (2019). Le tourisme à l’épreuve des paradigmes post et décoloniaux. Via. Tourism Review, (16).
[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Électricité_en_Europe
[9] https://www.tourdumondiste.com/limiter-son-empreinte-ecologique-en-voyage
[10] https://www.greenly.earth/blog/empreinte-carbone-comparatif-transports
[11] GLEC – The global method for calculation and reporting of logistics emissions – Février 2020
[12] https://agirpourlatransition.ademe.fr/particuliers/labels-environnementaux#labelsrow-3
[13] Kuvan, Y. (2010). Mass tourism development and deforestation in Turkey. Anatolia, 21(1), 155-168.
[14] Chong, K. L. (2020). The side effects of mass tourism: the voices of Bali islanders. Asia Pacific Journal of Tourism Research, 25(2), 157-169.
[15] Terrenoire, E., Hauglustaine, D. A., Gasser, T., & Penanhoat, O. (2019). The contribution of carbon dioxide emissions from the aviation sector to future climate change. Environmental research letters, 14(8), 084019.
[16] Cavallaro, F., Galati, O. I., & Nocera, S. (2017). Policy strategies for the mitigation of GHG emissions caused by the mass-tourism mobility in coastal areas. Transportation Research Procedia, 27, 317-324.
Toutes les sources sur ce sujet pointent vers un rapport (en anglais) [11]. Lorsqu’on consulte ce document on trouve la figure 17 qui présente des estimations d’émissions de GES pour les transports maritimes. Les ferrys servant à transporter des personnes sont de type Ro-Ro et émettent entre {20 ; 120} g CO2 e/tkm. Cette unité est décrite plus haut (dans le document [11]) et donne la quantité de CO2 émise lors du transport d’une tonne de cargo (ou ferry ou paquebot) sur 1 km. Si on prend un ferry de Corsica ferries qui pèse 3 500 tonnes et peut transporter 1756 passagers (d’après wikipedia), qui en moyenne voyage avec un taux de remplissage de 40% (Base carbone de l’ADEME), on tombe sur une fourchette de [99 ; 598] g CO2/km/passager.